Rencontres avec un maître Zen / “Tout ira bien”

Dans cette nouvelle série, les élèves et disciples de notre Maître, Thich Nhat Hanh, racontent leurs expériences mémorables avec lui. Tantôt drôles, tantôt touchants, ces moments de profonde sagesse restent des souvenirs impérissables pour ses élèves.

Qui a pris les chaussures de Thây ?

Frère Phap Huu, aujourd’hui abbé du Hameau du Haut, raconte comment notre maître, Thây, a dû faire face à des difficultés et comment il a réagi lors d’un incendie au Hameau du Haut.

Frère Phap Huu partage comment notre maître Thich Nhat Hanh a réagi lors d’un incendie et comment notre maître a toujours gardé un sens de “tout ira bien”

Vous pouvez le faire !

Soeur Thao Nghiem – du Hameau Nouveau – raconte son expérience quand elle était assistante de Thây, et comment ces moments l’encouragent à ne pas abandonner face aux difficultés.

Thay ne cessait d’essayer encore et encore

Sr Thao Nghiem

Lorsque Thây était encore en bonne santé, en tant qu’assistante, je ne faisais que jouer et apprécier la compagnie de Thây. Thây ne me demandait presque jamais de faire quoi que ce soit. Ce n’est que lorsque Thây est tombé malade qu’il a eu besoin du soutien de ses assistants. Et c’est seulement à ce moment-là que j’ai vraiment eu le sentiment d’être l’assistante de Thây. Chaque fois que Thây me demandait de faire quelque chose, Thây me rappelait : “Mon enfant, sois les pieds de Thây et va chercher le livre pour Thây. Sois les yeux de Thây et lis ceci pour Thây. Sois les mains de Thây et écris ce passage pour Thây.”

J’étais si heureuse de pouvoir aider Thây, et je me suis entraînée à faire ces choses avec les mains de Thây, à marcher avec les pieds de Thây, et à regarder avec la jeunesse des yeux de Thây. Dans ces moments-là, Thây et moi ne faisions qu’un. Faire quelque chose pour Thây, c’était le faire pour moi, et quoi que je fasse, j’essayais de le faire comme Thây le faisait. Plus tard, chaque fois que je me sentais perdue ou que l’énergie de stabilité me faisait défaut, j’invitais Thây à rester avec mon souffle, mes pieds et tout mon être, afin que tout ce que je faisais puisse s’imprégner de la paix et de la stabilité que Thây pouvait toujours insuffler.

Sr Thao Nghiem (leftmost) enjoying time with her sisters from New Hamlet

Tout au long de ces jours et de ces mois, j’ai beaucoup admiré la solidité de Thây. La force et la foi de Thây nous ont été transmises de manière claire et constante et, grâce à cela, tous les assistants ont pu être pleinement présents, fonctionner, aller de l’avant et suivre les indications de Thây, qui dépassaient déjà nos capacités ! Même si sa santé déclinait, Thây a continué à maintenir son travail quotidien, notamment en traduisant des Soutras, en trouvant des moyens d’expliquer et d’enseigner le Dharma à ses enfants, en pratiquant dans toutes les activités quotidiennes et en examinant profondément ce qui se déroulait. À tout moment, notre Thây était empli de compassion et d’énergie de jeunesse. Notre souhait pour Thây était tout simplement qu’il puisse se reposer – ce que je nommais “profiter de son grand âge” – mais ce n’était que mon propre souhait. L’aspiration de Thây et son éternel cœur de jeune homme disaient tout autre chose. 

Par la suite, Thây a commencé à ressentir plus de douleurs souffrant de lourdeurs et faiblesse dans les jambes. Thây a dû s’habituer à recevoir et à accepter l’aide de ses enfants. Chaque fois que Thây était prêt à se lever de sa chaise ou de son lit, il voulait toujours essayer de le faire par lui-même. Nous nous tenions tous derrière Thây pour l’observer, prêts à l’aider si nécessaire. Thây s’encourageait en disant : “Je peux le faire !” Nous chantions tous aussi : “Tu peux le faire ! Tu peux le faire !” Peu importe si la tentative était couronnée de succès ou non, c’était un moment de joie et de bonne humeur pour Thây et ses élèves. Quand la tentative échouait, Thây déclarait seulement : “Pas encore”. Bien sûr, Thây ne cessait d’essayer encore et encore.

Ces dernières années, j’ai essayé de grandir et d’apprendre, mais je me sens parfois encore si immature et naïve, surtout lorsque je ne sais pas comment résoudre les difficultés dans mon esprit, ou comment mieux soutenir mes jeunes frères et sœurs. Je me sens parfois si mal et si découragée parce que c’est si… difficile. Dans ces moments-là, je me souviens combien Thây a toujours fait des efforts et s’est encouragé. De ce fait, je me dis souvent : “Je peux le faire !” En même temps, j’entends Thây en moi qui m’encourage, “Tu peux le faire !” Je ressens alors une plus grande force pour garder la tête haute et aller de l’avant. Si je ne réussis pas, je suis prête à essayer une autre fois et d’une autre manière.

Frère Phap Huu assiste notre maître, Thich Nhat Hanh durant une cérémonie. (Photo/Film credit: Walk with Me)

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What is Mindfulness

Thich Nhat Hanh January 15, 2020

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